L’état de la dette mondiale 2021 en infographie

Avec la pandémie en 2020, l’économie mondiale a de nouveau été mise à l’épreuve : chaîne d’approvisionnement, volatilité des prix des produits de première nécessité, marché du travail…
La Banque mondiale a estimé que près de 97 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie1.
Afin de palier à cette crise, les gouvernements ont dû augmenter leurs dépenses pour compenser la hausse des coûts de santé, le chômage, l’insécurité alimentaire et les problématiques liées à la survie des entreprises. De nouvelles dettes ont été contractées pour soutenir financièrement ces mesures, augmentant de facto le niveau d’endettement mondial qui est le plus élevé depuis un demi-siècle2.
L’analyse de la dette mondiale 2021
Une analyse a été réalisée par Visual Capitalist, compilant les données relatives au ratio dette/PIB par pays du dernier rapport du FMI3 pour dresser un bilan factuel de la dette mondiale.
- La dette mondiale a diminué de 10 points de pourcentage du PIB en 2021, soit la plus forte baisse en un an au cours des 70 dernières années, pour atteindre 247 % du PIB.
- La dette mondiale a atteint 235 000 milliards de dollars l’année dernière.
- La dette publique est tombée à 96% du PIB dans un contexte de rebond économique et d’inflation élevée.
- La dette privée non financière a diminué à 153 % du PIB en 2021, grâce à la baisse de la dette des entreprises.
Les 10 pays les plus endettés
Voilà le top 10 des pays possédant la dette mondiale la plus importante en 2021 :
- Japon : 257%
- Soudan : 210%
- Grèce : 207%
- Érythrée : 175%
- Cap Vert : 161%
- Italie : 155%
- Suriname : 141%
- La Barbade : 138%
- Singapour : 138%
- Les Maldives : 137%
Faits notables, les États-Unis arrivent à la 12ème place (133%) quand la France est en 19ème place (116%).
Quel est le risque d’un ratio dette/PIB élevé ?
L’augmentation rapide de la dette publique est une source d’inquiétude majeure. En règle générale, plus le ratio dette/PIB d’un pays est élevé, plus ce pays a de chances de ne pas rembourser sa dette, créant ainsi une panique financière sur les marchés.
La Banque mondiale a publié une étude4 montrant que les pays qui ont maintenu un ratio dette/PIB de plus de 77% pendant des périodes prolongées ont connu des ralentissements économiques. D’où le fond coloré en gris dans le cas où le pays a au plus 77% de ratio dette/PIB ou en orange voire rouge écarlate quand le pourcentage est plus élevé.
La COVID-19 a aggravé la crise de la dette qui couvait depuis la récession mondiale de 2008. Un rapport du Fonds monétaire international (FMI)5 montre qu’au moins 100 pays devront réduire leurs dépenses en matière de santé, d’éducation et de protection sociale. En outre, 30 pays du monde en développement présentent des niveaux élevés de surendettement, ce qui signifie qu’ils éprouvent de grandes difficultés à assurer le service de leur dette.
Cette crise frappe plus durement les pays pauvres et à revenu intermédiaire que les pays riches. Les pays riches empruntent pour lancer des plans de relance budgétaire, alors que les pays à revenu faible ou intermédiaire ne peuvent se permettre de telles mesures, ce qui risque de creuser les inégalités dans le monde.
Le FMI met en garde contre les taux d’intérêt
La dette mondiale a atteint 226 000 milliards de dollars à la fin de 2020, enregistrant la plus forte hausse sur un an depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les emprunts des gouvernements ont représenté un peu plus de la moitié de cette augmentation de 28 000 milliards de dollars6, portant le ratio de la dette publique mondiale à un niveau record de 99 % du PIB. Les responsables du FMI préviennent que la hausse des taux d’intérêt diminuera l’impact des dépenses budgétaires et entraînera une intensification des préoccupations relatives à la viabilité de la dette.
Les risques seront amplifiés si les taux d’intérêt mondiaux augmentent plus rapidement que prévu et que la croissance faiblit.
Un resserrement significatif des conditions financières accentuerait la pression sur les gouvernements, les ménages et les entreprises les plus endettés. Si les secteurs public et privé sont contraints de se désendetter simultanément, les perspectives de croissance en pâtiront.
Références
Traduction libre de l’article https://www.visualcapitalist.com/global-debt-to-gdp-ratio/
- https://blogs.worldbank.org/opendata/updated-estimates-impact-covid-19-global-poverty-turning-corner-pandemic-2021
- https://documents1.worldbank.org/curated/en/249451631308017450/pdf/The-Aftermath-of-Debt-Surges.pdf
- https://www.imf.org/en/Publications/WEO/Issues/2021/10/12/world-economic-outlook-october-2021
- https://elibrary.worldbank.org/doi/pdf/10.1596/1813-9450-5391
- https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2016/08/01/16/39/Debt-Sustainability-Framework-for-Low-Income-Countries
- https://www.reuters.com/markets/rates-bonds/imf-warns-interest-rate-risks-global-debt-hits-226-trillion-2021-12-15/