L’engouement pour les monnaies locales et les circuits courts

Le 14 septembre dernier, sur la chaîne YouTube Ligne Droite • La matinale de Radio Courtoisie, une table ronde était organisée autour des monnaies locales et circuits courts : Table ronde : d’où vient cet engouement pour les monnaies locales et les circuits courts ? Trois protagonistes se sont donnés la réplique :

• Guy de la Fortelle, éditeur financier
• Mickaël Medina, coordinateur, en charge du volet opérationnel et du suivi des monnaies locales sur le territoire
• Jérémy Grésigne @Zoriko-J, membre de la monnaie libre Ğ1 (June), organisateur de rencontres “Monnaie Libre”

Sur quelques 35 minutes, les invités abordent les monnaies locales et la June, ainsi que leurs intérêts et avantages, notamment pour concurrencer légitiment l’euro et relocaliser la production.

L’engouement pour les monnaies locales

Réflexions et morceaux choisis

On dénombre en France 84 monnaies locales, utilisées pour dynamiser un territoire donné et restreint (entre bassin de vie et département). A ce jour, environ 5 millions de titres sont en circulation à l’échelle nationale.

L’idée est de faire la promotion de la souveraineté monétaire et des circuits courts pour retrouver une certaine autonomie monétaire.

Ces monnaies locales sont en concurrence avec l’euro mais, du fait de la loi, chaque monnaie est complémentaire et indexée sur l’euro. Elles sont créées par des sociétés civiles (2 et 5 ans de maturation par des associations locales), la création de valeur fiduciaire (billet) étant ex nihilo sans passer par une banque. Pour s’en procurer, il faut passer par un comptoir de change local ou numérique, ou avec certaines monnaies locales comme l’Eusko, on peut recevoir une partie de son salaire en monnaie locale.

Une monnaie locale ou libre n’a une valeur que dans l’initiative humaine du groupe.

Ces monnaies complémentaires permettent une forme de résistance, de résilience, d’intégration locale et c’est encore plus pérenne et productif quand les pouvoirs publics œuvrent en ce sens.

Elles sont souvent l’expression de valeurs sociales, économiques, écologiques… pour 100% d’économie réelle.

La question originale de la june Ğ1 (prononcer June)

Créée le 8 mars 2017, la Ğ1 June propose un changement de souveraineté monétaire avec la co-création de la monnaie par ses utilisateurs, laquelle co-création est basée sur 4 libertés et sur l’égalité spatio temporelle de tous dans le temps et l’espace.

Pourquoi une création monétaire par ses utilisateurs ? A l’heure actuelle, la création monétaire n’est pas partagée et est crée ex-nihilo à 90% par les banques privées (monnaie scripturale) et à 10% environ par la BCE (Banque centrale européenne, monnaie fiduciaire). Cette création non gérée par le peuple et ne profitant pas au peuple est source de déséquilibres et d’injustice.

La June permet une création égalitaire par tous ses membres et indépendamment de ses utilisateurs, la masse monétaire n’étant plus créée par la dette.

Différences entre monnaie locale et monnaie libre (Ğ1)

Il n’y a pas de création monétaire en monnaie locale, elle est en parité avec l’euro, même s’il y a création de valeur quand même (moins cher que la valeur faciale). D’autre part, l’argent reste dans une institution locale et permet de promouvoir une certaine souveraineté économique localement.

La monnaie, c’est de la confiance

Il y a également un accompagnement des professionnels pour trouver ou faire émerger des fournisseurs locaux afin de réaliser une restructuration économique et une relocalisation des outils de production.

Ce système local se veut limité géographiquement parlant, sans pour autant s’affranchir de l’euro (les biens non disponibles en monnaie locale s’échangeant en monnaie dette).

Selon Guy de la Fortelle, éditeur financier, la monnaie libre est honnêtement révolutionnaire (15″48), notamment par son système de création monétaire équilibré corrélé au nombre d’utilisateurs du système et non de l’activité (PIB).

Selon lui, les grandes monnaies fiduciaires vont s’effondrer à plus ou moins long terme, et de manière inéluctable (16″47).